A partir de 1936, les compositeurs russes Prokofiev et Chostakovitch composent sous la crainte permanente d’une déportation au goulag, car leur musique, trop moderne, est jugée contraire à l’idéologie stalinienne. Ils s’efforcent d’écrire une musique accessible mais néanmoins originale (en cela, typiquement néoclassique). La 7ème symphonie de Chostakovitch, écrite en 1941 et dédiée au « combat contre le fascisme » et à Leningrad encerclée, reprend et varie 18 fois un thème anodin pour le transformer, dans un grand crescendo orchestral (reprenant le modèle du Boléro de Ravel), en marche monstrueuse symbolisant l’invasion nazie.

Le régime nazi considère l’Allemagne comme la « première nation de la musique ». Les musiques dites « dégénérées », comme les musiques de compositeurs juifs ou le jazz, sont interdites. A l’inverse, la musique de Wagner (mort en 1883 mais qui fut notoirement antisémite) est utilisée pour galvaniser les foules. De nombreux musiciens (pas seulement des juifs) fuient l’Europe pour pouvoir vivre librement de leur art. Prisonnier dans un camp, Olivier Messiaen compose en 1941 le Quatuor pour la fin du temps, écrit pour ses compagnons de détention : un clarinettiste, un violoniste, un violoncelliste, lui-même étant pianiste.

Après l'attaque de Pearl Harbor par l'armée japonaise en décembre 1941, le chef d'orchestre Eugène Goosens commande à 18 musiciens (dont Darius Milhaud) une fanfare patriotique pour accompagner l'entrée en guerre des États-Unis. La plus célèbre d'entre elles est la Fanfare for the Common Man d'Aaron Copland, souvent jouée encore aujourd'hui lors de cérémonies officielles, et reprise par plusieurs groupes de rock progressif.

Les résistants, quant à eux, diffusent des messages d’espoir et de liberté à travers des chansons, notamment en France le Chant des partisans, ou en Italie Bella ciao, adaptation de paroles partisanes sur la musique d’une chanson folklorique préexistante.